À 18 ans, vous souvenez-vous du premier numéro que vous connaissiez par cœur ? 
Oui, celui de la maison à Caracas. C’était une ligne fixe, bien sûr. 

Quel était votre premier téléphone ? 

À 18 ans, j’appelais mes amies avec un téléphone à cadran et un long fil qu’on étirait pour trouver un peu d’intimité. En Amérique du Sud, nous n’avions pas d’écouteur, et quand je venais en France, j’étais fascinée par cette modernité. Mon tout premier portable, je l’ai eu bien plus tard, à 29 ans, un Ola. 

Votre téléphone servait-il surtout à téléphoner ou à envoyer des SMS ? 

Uniquement à téléphoner. Le téléphone n’était pas une source de divertissement, c’était un outil de communication, tout simplement. Et à 18 ans, le vrai bouleversement technologique, c’était… le Minitel. On pouvait réserver des trains en direct, c’était une révolution. 

Si vous deviez décrire votre téléphone de 18 ans en un mot ? 

Pratique. Le simple fait de pouvoir appeler n’importe où, d’être joignable, de ne plus attendre des heures quelqu’un à un rendez-vous… C’était un vrai confort, une petite liberté nouvelle. 

Quand vous aviez 18 ans, imaginiez-vous travailler un jour dans la téléphonie ? 

Pas du tout. Le digital commençait à peine à frémir et je rêvais plutôt de voyages, d’économie. Je souhaitais aider les pays en voie de développement. La connectivité n’était pas encore un sujet. Mes premiers liens avec ce monde-là, c’était le Minitel, un outil qui facilitait la vie. Je me souviens d’un ami designer qui nous disait : « Un jour, on fera tout avec ces objets -photos, musique, messages… », on lui avait ri au nez. 

Si vous pouviez parler à la Niva de vos 18 ans ? 

Je lui dirais de continuer à s’amuser et se faire plaisir dans tout ce qu’elle entreprend.