Vous avez fondé le Business Club il y a douze ans. Quel chemin vous a conduit jusque-là ?
Je suis originaire de Tours et, à vrai dire, rien ne me prédestinait à cette aventure. J’ai commencé par un CAP de cuisine puis inspiré par un professeur qui m’a transmis le goût de l’exigence, j’ai été Chef à Londres et dans le sud de la France, dans des restaurants étoilés. Après mon service national, je suis entré chez Brioche Pasquier… comme chauffeur-livreur. J’y suis resté douze ans et j’ai gravi les échelons jusqu’au comité de direction. C’est là que j’ai appris le commerce, le savoir-faire et surtout le savoir-être. Ces années ont forgé ma vision : il faut savoir choisir, avancer et transmettre.
Pourquoi avoir créé le Business Club ?
En 2012, un match de tennis m’a donné l’impulsion. Avec mon partenaire, nous avons eu l’idée de créer un club qui allierait sport et affaires. Le premier déjeuner a eu lieu en novembre 2013. Très vite, l’initiative a pris de l’ampleur : Lille, Arras, puis les premières franchises à Reims. Aujourd’hui, le réseau compte 60 clubs, 3 500 Membres et plus de 2 800 déjeuners organisés. Notre force tient à nos règles simples et claires : privilégier la production locale, cultiver la curiosité, l’audace et un lien fort avec le sport.
Quels sont les principes qui définissent vos clubs ?
Nous privilégions les dirigeants et décideurs qui produisent, qui fabriquent. C’est essentiel pour soutenir nos territoires et leur tissu industriel. Nos rencontres reposent aussi sur la sélection : un seul acteur d’un même secteur tous les 40 Membres, pour éviter la concurrence directe. Enfin, nous voulons que chaque déjeuner soit une expérience, avec un intervenant choisi pour son histoire, son parcours et un cadre soigné. Les Membres viennent autant pour les affaires que pour le plaisir de partager un moment fort.
Comment se déroulent concrètement ces déjeuners ?
Ils sont toujours organisés dans des lieux prestigieux ou sportifs. Nous accueillons nos Membres avec un cocktail, puis un déjeuner préparé par des Chefs. Enfin, un intervenant, souvent une personnalité reconnue (politique, entrepreneur, sportif ou journaliste), partage son expérience pendant 45 minutes. En douze ans, nous avons invité un millier d’intervenants et nous organisons près de 600 rencontres par an. L’idée est simple : apprendre, s’inspirer et créer des liens durables.
Le Business Club a aussi donné naissance à d’autres formats, comme le Business Time…
Oui, lancé en 2022, le Business Time s’adresse davantage aux TPE et sociétés de services, avec un format afterwork. Plus intime (25 participants), il permet de valoriser des expertises métiers spécifiques et de favoriser les mises en relation. L’objectif est d’en créer 20 dans un même département, et pourquoi pas demain à l’international.
Quel est votre plus beau souvenir de ces douze années ?
Il y en a beaucoup… Mais je citerais cette rencontre en 2022, initiée en 2019, avec 32 médaillés olympiques des Hauts-de-France (de Munich, de Montréal, ...), qui sont venus partager leur parcours et leurs médailles. C’était un moment extraordinaire, empreint d’émotion et de fierté collective. J’en suis encore émue. C’est exactement ce que j’aime dans le Business Club : créer des instants qui marquent, qui inspirent, qui rassemblent.
Et demain, comment imaginez-vous l’avenir du Business Club ?
Nous sommes à un nouveau chapitre. Nous avons signé un LBO en 2024, symbole fort de la confiance de nos Membres (cinq d’entre eux ont intégré le capital dont un Membre Parnasse justement). Nous développons un nouveau site, un CRM plus agile, bientôt une application et une conciergerie du business ouverte aux non-Membres qui permettra des mises en relation. L’histoire ne fait que commencer. Mais une chose reste immuable : notre ADN, c’est la rencontre. C’est là que naissent les idées, les projets et les plus belles aventures.
Photo Olivier Talbert : ©Lionel Piquard
