Ange Monnoyeur

Ange Monnoyeur, la chorégraphe des émotions

Elle avance comme on danse : en mouvement permanent. Ange Monnoyeur, Membre Parnasse, ne s’arrête jamais. Chaque exposition, chaque rencontre, chaque lieu où elle pose ses œuvres devient un pas de deux, entre création et transmission.

LE MARDI 18 NOVEMBRE 2025

Rien pourtant ne la prédestinait à devenir Galeriste. Issue d’une famille de Collectionneurs (un père passionné de mobilier et d’art du XVIIIe siècle, des dimanches à Drouot et à Serpette et une maman issue du milieu artistique), elle grandit dans le sillage des œuvres sans imaginer un jour en faire son métier. « Je n’avais jamais pensé devenir galeriste. C’est arrivé un peu par hasard, dû à un accident de parcours », confie-t-elle. Ce moment, ce fut deux années de paralysie qui la clouent au sol. Une amie lui offre alors un ordinateur qui la met en mouvement. Un an plus tard, elle organise sa première exposition avenue Kléber. Depuis, elle n’a plus cessé de danser avec l’art. 

La Galerie comme scène vivante 

Formée à la danse avant de se tourner vers la communication et l’évènementiel, Ange Monnoyeur a gardé de cette discipline une exigence du geste qui est un de ses critères lorsqu’elle choisit ses artistes, du rythme et du collectif. « Je conçois mes expositions comme des chorégraphies, une respiration.  Je les imagine, je les rythme, j’y fais dialoguer les artistes comme dans un ballet ». 

Chaque exposition est un récit, un mouvement : de Paris ou Biarritz à Lisbonne, de Zurich à Palm Beach, elle imagine des galeries en mouvement, vivantes, en résonance avec leur environnement. Précurseure des expositions hors les murs, elle investit hôtels, entreprises, lieux inattendus. « Je voulais créer un dialogue entre les scènes artistiques européennes ». 

C’est d’ailleurs à Lisbonne, où elle s’installe après le Covid, qu’elle trouve un nouveau souffle. « Partir m’a donné le courage de tout repenser. J’étais parmi les premières à organiser des dîners dans ma galerie, pour que les gens se parlent, échangent. Lisbonne m’a ouverte les portes de toutes les grandes foires d’art ». En revenant à Paris, elle revient forte d’une légitimité nouvelle : celle d’avoir osé faire bouger les lignes et mis en scène les artistes à l’international, et jusqu’à leurs ateliers. 

Entre ancrage et mouvement 

« Je suis l’ange qui passe et la galerie qui bouge ». Cette formule qu’elle aime rappeler résume sa philosophie. On comprend que l’eau est son élément, très présent dans ses thématiques d’expositions. Et pour cause, elle est née à Bayonne et a grandi face à l’océan et au bord d’un lac. Aujourd’hui, à Saint-Jean-de-Luz, Ange Monnoyeur ne cesse de chercher l’équilibre entre mouvement et ancrage. 
Son nouveau bureau /galerie installé sur le boulevard Thiers comme l’appartement d’un collectionneur (encore une fois face à la mer) en est la parfaite métaphore : ouverte sur l’horizon, vivante, baignée de lumière. « Aujourd’hui, je m’ancre davantage dans mon Pays basque, mais sans cesser de faire voyager mes artistes et mes clients en les exposant au fil de Foires d’Art prestigieuses ».  

Chaque exposition devient un récit collectif. De Yannick Fournié à Juliette Clovis, ses artistes partagent cette exigence d’un ancrage artisanal et d’une vision contemporaine du monde. Ensemble, ils tissent des histoires à la fois sensibles et incarnées. 

De la danse à la peinture, du geste à la lumière, tout chez Ange Monnoyeur est affaire de mouvement. Elle observe, compose, aligne comme une chorégraphe attentive à la justesse d’un pas. 
« J’ai grandi dans un univers où l’art était partout. Aujourd’hui, je construis inconsciemment un espace vivant, en perpétuel mouvement, entre création, transmission et engagement ».  

En évoquant son père, elle sourit : « Je crois qu’on se serait beaucoup amusés ensemble. Il m’a transmis sa passion pour la beauté des œuvres avec comme mission de la transmettre en soutenant la création artistique ». 

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