Quel a été le point de départ de Mad Lords ?
Mad Lords est né d’une intuition presque primitive : dans nos sociétés modernes, les individus ne se rassemblent plus autour de classes sociales, de religions ou de codes immuables, mais autour de tribus contemporaines. Des communautés passionnées de moto, esprits vegans, amateurs d’art, sportifs… Et depuis l’aube des civilisations, les bijoux ont toujours servi de signes d’appartenance, de talismans reliant l’être à sa tribu. À cette vision s’est ajoutée une passion instinctive pour les pierres précieuses, ainsi que l’expérience de Caro au sein de l’industrie du luxe. De cette alchimie est née l’envie de créer un lieu qui nous ressemble vraiment. Nous avons ouvert une première adresse cachée rue Saint-Honoré. Au fond, notre ambition était d’une simplicité presque spirituelle : vendre des choses que nous aimions, à des personnes que nous aimions, dans un lieu qui nous ressemble, un sanctuaire intime, façonné par nos tribus et nos passions.
Comment sont organisées vos boutiques ?
Nous avons imaginé nos boutiques comme des agoras contemporaines : des lieux où l’on ne vient pas acheter, mais vivre. Ici, aucun code du luxe classique, nous revendiquons l’anti-marketing : des pièces rares, indomptées, et une promesse simple : offrir non pas une expérience shopping, mais un life moment. Celui qui reste, celui qui transforme.
Votre boutique est souvent décrite comme une expérience. Comment la définissez-vous ?
Chez Mad Lords, l’achat d’un bijou devient le point d’entrée vers une série d’expériences pensées pour surprendre et élever. Dégustations, rencontres avec des personnalités du monde de l’art ou du sport, méditation avec un chamane, soins haut de gamme dans une cabine mobile ultra luxe… chaque étape vise à créer un moment singulier. C’est cette même volonté qui nous a poussés, il y a plusieurs années, à inventer le concept de « piercing de luxe », aujourd’hui largement imitée. Au cœur de notre démarche, ce que nous appelons la happiness-thérapie : offrir une parenthèse de joie qui transforme l’acte d’achat en souvenir durable, presque initiatique.
Qui sont justement les clients de Mad Lords ?
Chez Mad Lords, il n’existe pas de client type. Tous viennent chercher autre chose qu’un bijou : une émotion, une intention, un sens. Notre clientèle est résolument internationale : Européens sensibles à l’art, voyageurs venus des États-Unis, du Moyen-Orient ou du Brésil, unie par le goût des pièces qui racontent une histoire.
Une nouvelle génération de trentenaires nous rejoint, en quête d’objets rares qui reflètent une vision plus qu’un statut. Quant à la génération Z, elle s’est reconnue immédiatement dans notre approche : un luxe hédoniste, libéré de l’ostentation, centré sur le plaisir et l’expression personnelle.
Les collaborations occupent une place importante dans votre univers. Comment choisissez-vous vos partenaires ?
Les rencontres se tissent chez nous avec une étonnante naturalité, comme guidées par une forme de magnétisme. Le monde artistique avance par cercles, par écoles, par affinités secrètes - et Mad Lords s’inscrit pleinement dans cette logique d’attraction. Nous collaborons bien sûr avec des joailliers-artistes, mais aussi avec des shamans, une naturopathe, des parfumeurs visionnaires. Chacun apporte une énergie, une sensibilité, une manière différente d’interpréter le beau. Avec nos partenaires, nous partageons une même exigence esthétique, un goût assumé pour l’extraordinaire, parfois même pour l’invisible. Ensemble, nous donnons naissance à un luxe qui n’est pas seulement matériel, mais presque initiatique.
Où se situent vos boutiques ?
Nous sommes aujourd’hui à Paris, Saint-Tropez, Mykonos, bientôt Saint-Barth, et toujours fidèles à cette idée d’adresses un peu secrètes, à découvrir presque par initiation.
Quels sont vos grands projets pour 2026 ?
Trois projets majeurs structurent aujourd’hui notre stratégie. Le premier est le développement du bijou de seconde main, une démarche éthique et responsable. Il s’agit de permettre à ceux qui se détachent d’une pièce de la transmettre à ceux qui en rêvent. C’est un service à forte valeur ajoutée pour nos clients fidèles : faire évoluer leur collection, remplacer ce qui ne les émeut plus, tout en ouvrant l’accès à des pièces rares à une clientèle qui n’aurait pas forcément accès à leur équivalent neuf. Le deuxième projet est la collection Burning Man by Mad Lords, une initiative inédite. Nous sommes les premiers à obtenir l’autorisation officielle de l’institution Burning Man pour créer des bijoux et des parfums sous cette appellation. Le parfum vient d’arriver en boutique. Ce partenariat est stratégique, car il renforce notre positionnement expérientiel. Enfin, Saint-Barth est une île que nous aimons et qui représente, pour nous, l’extension naturelle de notre géographie du bonheur. Nous y prévoyons l’ouverture d’une boutique en 2026, une étape clé dans notre développement international.
Trois mots qui résument Mad Lords ?
Liberté, beauté, bonheur. C’est l’essence même de Mad Lords. Dans nos « agoras », nous offrons un refuge où l’on respire enfin librement, où la beauté s’impose naturellement, et d’où l’on repart toujours un peu plus heureux qu’en entrant.